Arthrose de hanche

Qu’est-ce que l’arthrose de la hanche ?

L’arthrose de la hanche traduit une usure de l’articulation de la hanche. Il s’agit de l’arthrose la plus fréquente dans la population, responsable de la majorité des douleurs attribuables à la hanche. ll faut d’emblée noter le rôle néfaste du surpoids et des sollicitations sportives excessives. Le nom scientifique de l’arthrose de la hanche est la coxarthrose.

 

Il en existe deux types :

L’arthrose de hanche primitive

Survient en général après 60 ans et représente 40% des cas d’arthrose de la hanche. Elle se développe sur une hanche sans malformation préalable et correspond à une probable faiblesse constitutionnelle du cartilage. Il faut néanmoins noter que ce pourcentage à tendance à diminuer avec les découvertes de causes jusqu’alors inconnues (exemple : les conflits cotyle-fémur).

L’arthrose de hanche secondaire

Survient plus précocement et représente environ 60% des cas d’arthrose de la hanche. Elle survient sur une hanche ayant une ou plusieurs malformations anatomiques qui entraînent une usure plus rapide par des sollicitations excessives sur le cartilage. Quelques formes « historiques » étaient retrouvées plus fréquemment dans certaines régions (Bretagne…).

Cette fréquence élevée de complications secondaires justifie le dépistage précoce de ces malformations, dans l’optique d’un traitement le plus « correcteur » possible, sachant que d’une part, cette chirurgie « conservatrice préventive » est efficace si elle est effectuée précocement et que d’autre part ce type d’arthrose présente une évolution plus rapide et invalidante que l’arthrose de hanche dite primitive. Elle atteint donc des sujets jeunes en pleine activité, à qui on devra probablement implanter plus d’une prothèse.

On retrouve :

Du côté cotyloïdien : Les insuffisances de couverture de la tête (dysplasie)

Du côté fémoral : Les déformations acquises (séquelles de fracture, d’ostéochondrite, d’épiphysiolyse) ou congénitales (dysplasies en coxa valga ou coxa vara)

Dans 1 cas/3, la coxarthrose secondaire est due à d’autres causes, certaines de découverte récente comme les conflits fémoro-acétabulaires.

Dans 1 cas/3, la coxarthrose secondaire est due à d’autres causes, certaines de découverte récente comme les conflits fémoro-acétabulaires

Comment se présente l’arthrose de la hanche ?

La douleur est le symptôme majeur, localise le plus souvent au pli de l’aine avec une irradiation devant la cuisse. Elle est parfois atypique mais a les caractéristiques d’une douleur mécanique, c’est à dire provoquée par la marche ou la position debout et calmée par le repos. Elle ne réveille pas comme une douleur de rhumatisme inflammatoire sauf dans certains cas particuliers (arthrose de hanche destructrice rapide ou poussée « congestive »). Elle est constante, d’intensité variable, et s’installe de façon progressive, réduisant petit à petit le « périmètre de marche ». La raideur est le deuxième symptôme, qui apparaît plus tardivement (difficultés pour se couper les ongles de pieds puis pour enfiler des chaussettes). Vient ensuite la boiterie qui annonce rapidement l’impotence.

Comment fait-on le diagnostic de l’arthrose de la hanche ?

L’examen clinique est capital car il doit incriminer la hanche et écarter les autres diagnostics pouvant être responsable de douleurs similaires. Cette notion est particulièrement importante chez le sujet âgé où les pathologies sont souvent multiples (dégénérescence rachidienne associée en particulier).

On recherche essentiellement une limitation douloureuse des amplitudes articulaires, surtout en rotation interne et en abduction, la flexion étant souvent longtemps conservée. On dépiste une position fixée, surtout un flessum, qui peut être masqué par une hyperlordose lombaire mais aussi une atrophie musculaire (quadriceps, fessiers) expliqués par une sous-utilisation due à la douleur.

Le diagnostic repose sur la radiographie simple qui montre la destruction du cartilage sous réserve que les signes cliniques soient concordants car l’arthrose de la hanche est banale chez le sujet de plus de 60 ans. Elle peut donc être asymptomatique.

Les clichés prouvent la maladie, montre son stade évolutif, la topographie du pincement articulaire et son étendue et éventuellement permettent de diagnostiquer des malformations anatomiques favorisant l’arthrose de la hanche (dysplasie et subluxation, protrusion acétabulaire, séquelle d’épiphysiolyse, Paget..)

La seule exception à cette règle est l’arthrose de hanche destructrice rapide (CDR) où la radio peut être normale au début avant d’être franchement anormale en quelques semaines ou mois.

On recherchera donc le plus souvent les signes suivants, qui sont classiques dans toute arthrose:

Le pincement de l’interligne articulaire (traduisant la perte de la hauteur du cartilage et donc sa disparition)

Les ostéophytes (traduisant une production osseuse anarchique, tendant à combler le cotyle et à élargir la tête fémorale)

La condensation osseuse (traduisant une réaction aux zones d’hyperpression en regard du pincement articulaire)

Les géodes (qui sont en fait des zones de perte osseuse par destruction)

Comment évaluer le retentissement de l’arthrose de la hanche ?

L’évolution se fait de façon lente mais inexorable vers l’aggravation progressive, ressenti de façon variable suivant les patients. A terme, le périmètre de marche est effondré (chercher sa baguette est un calvaire), les antalgiques sont sans effet, la hanche est raide, bloquée en position vicieuse en flexion/abduction/rotation externe et la boiterie devient majeure.

Cette aggravation peut être évaluée par des scores cliniques ou plus récemment par des index de qualité de vie ou des échelles de douleurs, censés apporter au clinicien le véritable ressenti subjectif du patient et donc sa gêne. Ces informations doivent guider le traitement.

Quels sont les différents traitements de l’arthrose de la hanche ?

Le traitement est d’abord médical puis s’il le faut chirurgical Les traitements antalgiques ou anti-inflammatoires visent à lutter contre les conséquences de l’usure (la douleur) afin de préserver une certaine autonomie mais ne doivent pas faire oublier certaines règles d’hygiène de vie à respecter dont le but est de ménager la hanche pour empêcher une destruction trop rapide : lutter contre la surcharge pondérale, porter une canne du coté opposé à la hanche douloureuse, éviter les marches trop prolongées ainsi que les activités sportives intenses, lutter contre les attitudes vicieuses (lutte contre le flessum notamment). L’activité physique n’est pas à bannir au contraire (sports en « apesanteur » type piscine/vélo) et la kinésithérapie a pour but d’entretenir votre force musculaire (quadriceps/ fessiers) et la mobilité de votre hanche. En cas d’arthrose de hanche secondaire, ce traitement médical ne doit pas retarder une éventuelle correction chirurgicale des anomalies anatomiques (s’il est encore temps).

Les infiltrations locales de corticoïdes peuvent aussi calmer les douleurs et améliorer votre qualité de vie mais elles doivent être réaliser avec parcimonie. La viscosupplémentation (infiltrations d’acide hyaluronique) semble être moins efficace qu’au genou. Enfin, aucun médicament « protecteur » du cartilage n’a fait la preuve de son efficacité dans l’arthrose de hanche.

En cas d’arthrose de hanche secondaire peu évoluée ou localisée, les interventions chirurgicales conservatrices visent à corriger les anomalies anatomiques existantes pour protéger votre hanche. Comme ces anomalies sont variées, les interventions correctrices le sont aussi et elles peuvent même être associées. Certains choix sont aussi faits en fonction des habitudes et de la maîtrise technique :

La butée ou les ostéotomies de bassin

(Chiari, péri-acétabulaire type Ganz) traiteront une insuffisance de couverture du cotyle

Les ostéotomies de fémur

Sont variées (fonction de la déformation) elles ont toutes pour but ultime de diminuer les contraintes articulaires mais sont maintenant plus rarement pratiquées (lenteur de la récupération et difficultés ultérieures en cas de nécessité d’implantation d’une prothèse)

Les autres interventions

Véritable révolution dans la compréhension de l’arthrose de hanche, la découverte de la notion de conflit de hanche, d’abord confidentielle dans les années 1980, a favorisé l’émergence de nouvelles techniques chirurgicales visant à éviter l’arthrose secondaire.

Utilisant essentiellement des moyens mini-invasifs comme l’arthroscopie, des chirurgiens ont mis au point depuis 20 ans des techniques modernes permettant de lever ces conflits représentant probablement plus d’un tiers des causes de coxarthrose.

Enfin, en cas d’arthrose de hanche évoluée et de baisse d’efficacité du traitement médical, une solution plus radicale devient nécessaire et permet le plus souvent d’obtenir une hanche « oubliée ». La pose d’une prothèse totale de hanche.

 

Ce geste doit être guidé par la gêne fonctionnelle (à vous de venir « chercher » vôtre prothèse) et non par l’usure radiologique de votre hanche car il n’existe pas de parallélisme entre ces deux facteurs.

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