L’arthrose du genou est devenue une épidémie en raison du baby boom, de la pratique des sports traumatisants pour le genou et de la plus grande espérance de vie.
On estime à 250 millions les gens atteints d’arthrose du genou (gonarthrose).
À terme, la mise en place d’une prothèse de genou est la seule alternative possible et se pratique de plus en plus (50 000 procédures par an en France avec un taux d’accroissement annuel de 10% et plus de 20 à 30% d’augmentation annuelle aux Etats-Unis).

Malheureusement, ces prothèses, le plus souvent totales, (c’est-à-dire remplaçant les trois compartiments du genou) ne sont pas éternelles. Elles s’usent et imposent un remplacement chez des sujets d’âge mûr, ce qui commence à devenir un problème de santé publique puisqu’aux Etats-Unis on estime l’augmentation du taux de reprise à 400 à 600% dans les dix prochaines années, ce qui a fait dire à un chirurgien américain qu’il faudra à l’avenir importer des chirurgiens pour répondre à cette demande…

Par ailleurs, ces prothèses totales de genou (PTG), qui sont les plus posées aux dépens des prothèses unicompartimentaires (PUC) initialement les premières proposées, posent plusieurs problèmes constatés depuis leur utilisation massive ces trente dernières années.
On assiste donc au retour à une chirurgie moins radicale utilisant des prothèses partielles ou des prothèses permettant de garder les ligaments croisés (élément essentiel à l’obtention d’un genou le plus oublié possible).
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Certes, elles sont considérées comme moins artisanales et plus fiables à long terme mais cela a fait exploser leurs indications depuis l’abandon des prothèses à charnières.
Par contre, elles ne sont pas logiques car elles remplacent tout le genou alors que souvent un seul compartiment est usé (sans extension obligatoire de l’arthrose aux deux autres compartiments du genou).
Surtout, les études récentes utilisant des scores de qualité de vie qui montrent que jusqu’à 15% des patients opérés sont déçus, que le concept de prothèse oubliée (souvent constaté pour les prothèses de hanche) est loin d’être le cas.
Enfin, les reprises chirurgicales des prothèses totales de genou pour usure ou un quelconque événement sont difficiles tant pour le patient que pour le chirurgien avec, au final, des résultats fonctionnels souvent inférieurs.
Utiliser ces prothèses unicompartimentaires est désormais possible dans nombre croissant d’indications car des progrès considérables ont été effectués à la fois au niveau des matériaux et de leur technique de pose.
Surtout, même en cas de faillite secondaire elle simplifie beaucoup la reprise chirurgicale et la mise en place d’une prothèse totale de genou future.
Le Docteur Rouxel a toujours apprécié ces prothèses partielles et s’est même spécialisé dans leur pose depuis quinze ans. Plus de 25% des prothèses posées sont des prothèses partielles (moyenne nationale : 10%, tandis que certains confrères ne les utilisent pas).
Le Docteur Rouxel s’est formé à cette pratique en différents centres spécialisés et a suivi l’activité chirurgicale du Docteur Philippe Cartier, seul français reconnu dans le monde entier pour la pose de ces prothèses, durant une Dizaine d’années.

En effet, il faut savoir que la mise en place d’une prothèse unicompartimentaire est bien plus compliquée que celle d’une prothèse totale de genou et s’apparente à une pratique que l’on pourrait qualifier de marqueterie car il faut remplacer le cartilage usé par des implants de surfaçage en ménageant les ligaments et les autres cartilages restants.
Enfin, il existe une dizaine de règles de pose qui permettent de valider l’implantation de ces implants et d’espérer l’absence d’échec précoce (cause principale de reprise des prothèses unicompartimentaires comme démontré dans le symposium de la SFHG).

Sans ces échecs dus à des défauts de pose initiale, les taux de survie à long terme des prothèses unicompartimentaires peuvent être considérés comme égaux à ceux des prothèses totales de genou.

Poursuivant les travaux de ses illustres prédécesseurs, le Docteur Rouxel adhère au concept de chirurgie prothétique et conservatrice associant parfois d’autres gestes à la prothèse unicompartimentaire, le but final étant de supprimer la douleur liée à l’usure, de stabiliser le genou et de restaurer l’alignement du membre.
Ainsi sont apparues de nouvelles interventions combinant prothèse unicompartimentaire et reconstruction du ligament croisé antérieur, prothèse unicompartimentaire associée à une autre prothèse unicompartimentaire (remplaçant un autre compartiment malade sans utiliser une prothèse totale de genou) ou même prothèse unicompartimentaire et ostéotomie tibiale de réaxation en cas de déviation frontale importante.

Comme on l’imagine, il existe un engouement mondial pour la pose de ces prothèses partielles, à tel point qu’un congrès spécifique y est dédié depuis 2016.
L’édition 2018 s’est tenue à Bruges et rassemblait 300 chirurgiens dont le Docteur Rouxel parmi les dix seuls français présents.

Tous les thèmes associés aux prothèses unicompartimentaires, qu’elles soient internes, externes ou fémoro-patellaires voire même associées, ont été évoqués avec un accent particulier mis sur l’impression ressentie par les patients avec l’instauration récente d’un score en douze questions nommé FJS (Forgotten Joint Score).

De nouvelles techniques ont été proposées qui confortent les résultats déjà connus des prothèses partielles qui sont moins invasives et moins douloureuses, qui font perdre moins de sang, qui créent un stress post-opératoire moins important, qui permettent des durées d’hospitalisation réduites, une durée d’arrêt de travail moins importante et au final une prise en charge moins onéreuse pour la société.
L’accent a été mis sur la confrontation des expériences personnelles de chirurgiens réputés dans la pose des prothèses unicompartimentaires les plus délicates. Rien ne vaut encore la main de l’homme (les solutionsinformatisées systématiques sont encore écartées) comme l’a démontré ce meeting qui constitue une fabuleuse mise au point de cette pratique chirurgicale à la fois gratifiante pour le patient et son chirurgien !

De nouvelles tendances ont également été évoquées avec l’apparition de nouvelles prothèses totales préservant les ligaments croisés, de nouvelles prothèses partielles spécifiquement dessinées en fonction du compartiment opéré (interne ou externe) ainsi que de nouvelles solutions robotisées.

Cela conforte les opinions et indications du Docteur Rouxel qui, dès 2014, avait présenté au congrès annuel de la SFTS (Société Française de Traumatologie du Sport) un topo intitulé « Le renouveau des prothèses partielles ».

La dernière édition a eu lieu fin Janvier 2020 et c’est avec fierté que Bruges a accueilli les 25 et 26 janvier 2020 le troisième Partial Knee Meeting. Ce congrès s’est déroulé au Palais Provincial sur la Grand-Place (de Markt) et a rassemblé environ 300 chirurgiens du genou des quatre coins du monde.
“Nous sommes ravis que ce prestigieux congrès se déroule à Bruges”, affirme le professeur Emmanuel Thienpont, docteur en médecine, MBA, promus aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. “Les meilleurs chirurgiens du genou au monde vont se rassembler à Bruges, une ville au cachet historico-culturel unique, avec un sens de l’hospitalité inimitable ». Le Partial Knee Meeting est consacré au remplacement partiel des articulations du genou usées ou arthritiques. D’habitude, on remplace la totalité de l’articulation par une prothèse de genou complète. Cette intervention donne de bons résultats mais atteint rarement le stade du « genou oublié », où le patient est tellement satisfait qu’il oublie son opération. En outre, les patients actifs et dynamiques demandent une intervention offrant une fonctionnalité optimale au genou. Un objectif que l’on atteint davantage en remplaçant partiellement le genou. Cela permet en effet de conserver les deux ligaments croisés, pour une meilleure stabilité et un fonctionnement proche d’un genou normal, à la différence d’une prothèse totale. L’intervention est moins lourde pour le patient, qui récupère dès lors plus rapidement. »
Le Dr Rouxel, expert dans ce domaine et défenseur de ces « petites » prothèses depuis toujours, a bien sûr suivi ce congrès et les nouvelles tendances qui s’en dégagent, à l’issue duquel seront finalisés un article et un webinaire (séminaire web).
http://www.partialkneemeeting.com/
Télécharger la synthèse actuelle : PUC article

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